"Life at the top" - Film anglais de 1965 avec Laurence Harvey, Jean Simmons et Honor Blackman.
Joe a fait un mariage d'argent avec une riche héritière pour sortir de sa condition sociale. 10 ans après, leur vie de couple est imprégnée de l'ennui du quotidien pour elle, de compromissions pour lui sous la férule de son beau-père, à qui il ne sait dire non.
Bien que tenté par le syndrôme de "l'herbe est plus verte ailleurs", il y résiste en évaluant les enjeux : sa position sociale, le luxe dans lequel il vit, ses deux enfants et même sa femme pour qui il éprouve apparemment encore de l'affection. Mais sa soumission à ces enjeux s'effondre lorsqu'il découvre que sa femme Susan comble le vide de son ennui avec un amant. Joe est alors tenté par Nora...
Ce film pose clairement un dilemme que la majorité des couples rencontrent passées les premières années de la passion et installés dans leur quotidien routinier... Faut-il tout recommencer avec un autre partenaire parce qu'on a donné et reçu tout ce que notre couple offrait ? Parce que le potentiel de notre couple s'est exprimé totalement, comme on exprime le jus d'un fruit ? Si on compare une relation de couple à une école de la vie, doit-on arrêter une relation parce que ce cursus est terminé, qu'il ne nous apprend plus rien sur la vie ? Doit-on considérer que reformer un couple est un accélérateur pour la compréhension de soi-même et donc la garantie qu'on converge peu à peu vers le partenaire qui nous convient le mieux ?
Ou bien doit-on considérer à l'inverse que le couple est une reconstruction permanente, une redécouverte constante de l'autre, qui change de position et de sensibilité avec le temps ? Notre regard sur l'autre également change avec le temps, au gré des interactions sociales, lectures ou films auxquels nous sommes exposés. Doit-on considérer que l'autre recèle de multiples facettes qui ne nous sont pas dévoilées simultanément : que ce soit notre conjoint actuel ou celui/celle avec qui nous sommes tentés de partir ? Et que ces facettes cachent parfois des aspects négatifs chez ceux/celles qui nous poussent à quitter une relation et des aspects positifs que nous n'avons pas vus émerger chez ceux avec qui nous sommes en couple ?
La réponse apportée par le film à toutes ces questions est décevante : elle penche plutôt vers la seconde option, une sorte de morale bien-pensante, mais qui ne repose sur aucun élément tangible, mis à part l'incapacité de Joe à trouver un travail par lui-même ! On aurait aimé une vraie réflexion de fond, des discussions plus étayées sur ces questions. Du coup, on a du mal à comprendre sa décision finale, cet enfermement dans une prison dorée à l'encontre de ses valeurs...
