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PrÉSentation

  • : Idées reçues sur le couple
  • : Améliorer la qualité de ses rencontres amoureuses et leurs chances de réussite en comprenant quels sont les clichés sur le couple et l'amour dont nous sommes tous victimes.
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8 septembre 2006 5 08 /09 /septembre /2006 17:30

Dans "L'extension du domaine de la lutte", Houellebecq explique qu'à trop aimer, à trop changer de partenaire, il y a un phénomène d'usure qui se produit.
On devient blasé de l'amour...

Quand j'ai lu ce livre, voici 4 ou 5 ans, ça m'a fait TILT !
Je me reconnaissais complètement : à chaque nouvelle relation amoureuse, j'avais l'impression de rejouer un scénario déjà écrit à l'avance.


Il y avait d'abord cette fameuse phase de séduction où toutilébotoutilégentil, cette phase où j'avais usé et abusé des compliments les plus éculés. Je les sortais presque comme des automatismes !J'étais estomaqué de constaté que l'effet escompté se produisait de manière immanquable...Comme une mécanique bien huilée !

Puis venait la découverte des mauvaises surprises un peu à la Sherlock Holmes : toute parole malheureuse en contradiction avec les beaux discours de la Phase I était questionnée, mise en correspondance avec d'autres indices, jusqu'à déchirer le voile des faux-semblants et percevoir les contours nets d'une personne avec ses failles inévitables.

La Phase III, que des âmes mal intentionnés pourraient baptiser "Epilogue", consistait essentiellement en une accumulation de déceptions, plus ou moins grandes selon la personne, et un effet de saturation finale. Un peu comme un gonflement de bulle Internet, ou l'apothéose d'un feu d'artifice. Seulement, après ce feu là, il n'y a qu'à ramasser les cendres d'une vie à deux et retrouver la froideur de la solitude.

J'associe l'usure dont parle Houellebecq à ce scénario immuable et répétitif...
Au bout d'un moment, on n'y croit plus : dès la phase I, on se sent sur des rails qui mènent directement à la Phase III dont on perçoit avec l'expérience les signes avant coureur de plus en plus tôt...
On a donc aussi tendance à jeter l'éponge de plus en plus tôt : au final, on ne fait qu'effleurer l'autre, on est "de passage", on n'a plus rien à partager.

Dans ce livre, Houellebecq parle aussi du sexe comme d'un marché, comme d'une économie libérale en disant que la lutte sociale entre les hommes (entre eux) et les femmes (entre elles) se situe essentiellement sur ce terrain-là...
Là j'avoue, par contre, que je ne sais pas trop quoi en penser : je viens de finir "La quatrième main" de John Irving et il avance la même idée. Le monde serait un immense supermarché du sexe, dans lequel le héros est aux anges, avec son physique avantageux. Arrivera-t-il à renoncer à la seconde nature qu'il s'est forgé par l'habitude de consommer dans ce supermarché pour vivre un amour unique ? Là est toute la question ! (Réponse (partielle) dans le livre !)

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