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PrÉSentation

  • : Idées reçues sur le couple
  • : Améliorer la qualité de ses rencontres amoureuses et leurs chances de réussite en comprenant quels sont les clichés sur le couple et l'amour dont nous sommes tous victimes.
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17 novembre 2006 5 17 /11 /novembre /2006 21:01
 Mais trop de fusion conduit à une perte d'identité, car les repères personnels s'effacent peu à peu ; l'esprit critique se perd comme dans un lavage de cerveau : notre pensée est remplacée peu à peu par celle de l'autre. On ne distingue plus son opinion personnelle de celle de l'autre. On ne peut plus s'affirmer. Cercle vicieux : l'autre voyant qu'il a pris le pouvoir, entretient cette subordination consciemment ou non parce que ça l'arrange de ne pas être contredit. La victime, elle, se tait de peur de créer des conflits. Combien de couples ai-je rencontrer ou la victime a peu à peu démissionné face à un caractère trop fort, trop imposant ?

J'ai souvent constaté, aussi, que si cette démission vient de l'homme, elle rejaillit fatalement sur les enfants.L'homme renonce à affirmer sa personnalité face à sa femme dans un premier temps, puis se laisse imposer la conception de l'éducation de sa femme. Lorsqu'il n'est pas d'accord, plutôt que d'amener le conflit, il se désengage de l'éducation et devient un père absent. Qui dit père absent, dit souvent faible prise de risque de la part des enfants, manque de confiance en eux, comme l'analyse Corneau dans « N'y a-t-il pas d'amour heureux ? ».

Le danger de la fusion, c'est qu'elle empêche chacun des deux individus de s'épanouir, elle comble l'espace qu'il leur faut pour se trouver eux-mêmes, développer leurs propres potentiels. Lorsque l'un ou l'autre ne trouve pas de place pour s'épanouir ainsi, il ressentira un manque, et la relation le videra plutôt que de le nourrir, l'assèchera plutôt que de l'ouvrir.

J'ai connu deux femmes qui s'accrochaient à leur boulot et appréhendaient l'âge de la retraite et le fait de se retrouver seules avec leurs maris. En discutant avec elles, j'ai compris que ce qui les maintenait en vie était leur travail à travers l'épanouissement personnel qu'il leur apportait. Elles pouvaient y mettre en avant leur personnalité propre, leurs opinions, y suggérer des idées. Elles s'y sentaient valorisées pour ce qu'elles étaient, s'y sentaient utiles. Elles avaient l'impression de pouvoir faire avancer les choses, de pouvoir aider les gens. Elles sentaient qu'elles apportaient leur contribution à un tout et qu'elles faisaient partie de ce tout.

Au foyer, elles exécutaient ce que leur mari désirait. Elles étaient consentantes, pas soumises : elles croyaient que c'était une preuve d'amour, que si elles aimaient vraiment leur mari elles se devaient d'accéder à leurs désirs. Il n'y avait pas soumission, mais envie de faire plaisir. Du coup, elles étaient surtout préoccuppées par le bien-être de l'autre, ses envies, et complètement déconnectées de leurs envies propres. Quels étaient leurs goûts, leurs envies ? On ne le leur demandait pas et elles n'en parlaient pas spontanément avec leur mari ou le reste de leur famille. Mais elles s'en ouvraient avec leurs collègues ou avec des visiteurs comme moi ! Je les voyais rayonner en revenant du boulot : elles avaient de multiples occasion d'exprimer qui elles étaient, de revendiquer une personnalité propre.

L'une d'elles mourut quelques jours après sa mise à la retraite.

Ces femmes me font penser qu'on ne peut passer une vie à renier ou en tout cas à mettre en retrait sa personnalité : on a besoin de l'exprimer, de la confronter à celles des autres, de la laisser vivre, s'épanouir et s'enrichir.
L'homme est un animal social dans la mesure où la confrontation des individualités crée la richesse.

Partie 1
Partie3

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